Mon réveil sonne à 3h30. Je veux l’ignorer. Ce serait si facile de passer ma première journée complète à Banff à m’orienter, à me promener dans la ville, à déguster un brunch sans hâte. Mais je suis l’explorateur de couleurs BEHR, en quête de découvertes et de captures d’inspiration, et les explorateurs de couleurs ne retournent pas au lit. Je me prépare un café instantané et conduis une heure dans l’obscurité totale jusqu’à l’aire de stationnement du lac Moraine. J’ai un lever de soleil à ne pas manquer.
Alors que je marche dans l’obscurité, je prépare mes yeux à remarquer et apprécier chaque nuance de couleur qui sera bientôt visible. Dans les Rocheuses canadiennes, les couleurs ne sont vraiment pas difficiles à trouver. Mais je suis déterminé à faire plus que simplement les voir; je veux les absorber suffisamment pour les décrire dans toutes leurs variations.
Alors que le ciel commence à s’éclaircir, je remarque des fleurs sauvages de lilas et de souci tachetant les bords du sentier. Le soleil caresse les pointes de montagne. Les nuages courent dans le ciel, illuminés par la teinte rougeâtre du reflet des paysages. Je redescends vers le lac Moraine, indéchiffrable au départ. L’eau turquoise brille comme si elle était éclairée par une lampe de poche par en dessous. Elle semble complètement artificielle, une couleur impossible, une couleur pour laquelle mes seuls cadres de référence sont les piscines de Floride et la couleur «océan» sur les globes des écoles primaires. Et pourtant elle est là, et a été, bien avant tous ses imitateurs.
Je suis convaincu que mon admiration est à son maximum mais elle atteint son apogée le lendemain, lorsque mon hélicoptère prend son envol.
Pendant 30 minutes, je suis assis le souffle coupé alors que mon pilote longe les flancs du mont Assiniboine et ses glaciers environnants. Survolant des crêtes dentelées, des stries glacées et les plaques émeraudes du lac, la terre ressemble à une courtepointe tissée à la main.
Il serait exact de définir les couleurs sous moi de bleu, vert, blanc et brun. Précis mais insuffisant. Alors que le soleil et les nuages dansent, les couleurs supposément simples de la Terre semblent à nouveau irréelles, cette fois en raison de leur flux constant. J’ai été conditionné à penser aux couleurs comme du papier de construction, statiques et uniformes. Les couleurs dans la nature sont des caméléons.
Ma dernière journée complète à Banff, je marche jusqu’à un point d’observation pour une vue grand angle sur le lac Louise. Des canots rouges parsèment l’eau comme des bouées de sauvetage flottant dans une pierre précieuse liquide.
Mon vol de Calgary part à 19h. J’ai le temps de filer jusqu’au lac Peyto. Jade, menthe, ciel, turquoise, topaze, aigue-marine… Je pourrais jurer avoir déjà vu tous les bleu-vert divins de Banff. Je les ai vus tout au long de ma vie sur des boîtes de pâtes et des sacs à provisions, sur toutes sortes d’objets fabriqués par l’homme. Mais les voir dans le monde naturel me donne l’impression de les voir pour la première fois. Quelles que soient les versions de ces couleurs que j’avais connues auparavant, il s’agissait simplement d’interprétations de nuances créées par un plan divin. Pures, infiniment nuancées et en constante évolution, elles seront les sources à partir desquelles chaque futur pot de peinture sera puisé.
Vivez en couleurs,
David Axelrod
Explorateur de couleurs BEHR
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